photo de mon grand tri de désencombrement Témoignage

Et voilà, 6 mois que je suis partie de Genève, mon appartement « parfait », dont j’avais dit en y entrant que je ne le lâcherais jamais ! 6 mois depuis une opération « désencombrement » excitante mais fastidieuse – l’équivalent selon moi de 2 ou 3 déménagements « normaux ». L’objectif était de me désencombrer de tous ces objets dont je n’avais pas vraiment besoin, et en tous cas pas besoin de posséder pour en avoir l’usage. M’alléger pour me déplacer sans avoir besoin d’un camion à chaque fois. Une réflexion sur la liberté, sur la richesse intérieure et le superflu de l’abondance matérielle, jamais suffisante. Sur la simplicité et la sobriété sur tous les plans.

Des expériences préliminaires

Depuis mon voyage au Québec en 2008 – avec des bagages que je pouvais à peine porter -, 4 ans de vie à 2 dans un studio de 40m2 et 5 déménagements, la question de l’encombrement matériel me travaillait. J’avais déjà souvent fait des tris et avais un logement assez zen et dépouillé. Il y a un an environ, j’ai lu La semaine de 4 heures, de Tim Ferriss, et eu l’idée de franchir une étape supplémentaire d’allègement, pour pouvoir voyager ou me déplacer sans conserver un logement en permanence, que je ne pouvais pas sous-louer.

La question de l’essentiel

Je me suis posé la question : si je devais partir de chez moi en n’emportant que « l’essentiel », ça serait quoi ? Quel volume ça représenterait ? J’ai fait le test, en regroupant ce qui me paraissait essentiel sur une table. Surprise, ça tenait dans une valise et un sac à dos ! Je me sentais vraiment prête à renoncer à tout le reste. Dans ce cas, plus besoin d’un appartement complet !

La question de « l’essentiel » en appelle de nombreuses autres : essentiel pour survivre ? pour ne dépendre de personne ? ou juste les affaires « personnelles » ? La réponse dépend largement du mode de vie envisagé. Pour ma part, j’ai d’abord imaginé changer de lieu presque au quotidien, mais les aspects pratiques (recherche logement, transport,…) auraient pris trop d’importance alors que je suis dans une phase de développement d’une entreprise. Finalement, j’ai opté pour la colocation et des changements de lieux tous les quelques mois, restant en région francophone pour des raisons professionnelles et à 2h de train de Genève environ pour le maintien des liens amicaux et familiaux. En tous cas pour une première étape.

Un tri… pesant

S’en sont suivi quelques mois d’un processus d’abord léger et excitant, puis pesant sur la fin pour valoriser le moindre objet : portes-ouvertes pour les voisins, petites annonces sur internet, réunion de famille « vide-appart », cadeaux, et finalement un énorme don matériel au CSP (Centre social protestant). Au bilan, des contacts sympas avec mes anciens voisins, quelques 2000.- de produit de vente, deux locations de minibus, pas mal de sueur et de stress pour réussir à tout vider avant le rendu de l’appartement. Je devais pouvoir emporter tout ce qu’il restait, en train ! J’ai tout de même mis une certaine quantité d’affaires en pension chez mon ami, en attendant de les vendre ou les donner. Et je suis partie un mardi matin, après l’état des lieux de sortie, avec une valise et 2 sacs à dos, direction le train pour la Chaux-de-Fonds. J’avais beau me dire que pour un déménagement ce n’était pas grand-chose, sur le moment c’était bien lourd !

Et après…

Les mois suivants, après un déplacement à Neuchâtel, j’ai récupéré l’ensemble de mes possessions restant à Genève. J’avais encore des choses à vendre et donner, mais n’avais pas le courage de m’en occuper tout de suite. Maintenant cela fait 6 mois que je suis partie. C’est un bon moment pour lancer la 2e phase. En outre, je me rends compte maintenant de ce que j’utilise vraiment ou pas.

Pour avoir tenu un inventaire détaillé, je sais que j’ai environ 350 objets, allant du paquet de post-it aux meubles, en passant par le shampoing et les paires de chaussettes. Sur ces 350, il y en a 10-20% que je n’utilise pas, d’autant que ce nombre inclut les « souvenirs » (albums photos,…) et les affaires encore à vendre. Un bon potentiel de m’alléger encore !

Quid du réencombrement ?

Qu’ai-je acquis depuis début novembre ?

  • Un fauteuil pour ma chambre (non meublée) à 40.- via petites annonces
  • Un jean, 2 francs dans un magasin de seconde-main
  • Quelques stylos (j’en fait une consommation énorme)
  • 2 livres pour 3 francs
  • et quelques cadeaux de Noël… mes proches, intentionnés ont veillé à la petite taille et à l’utilité des cadeaux

Et c’est tout ! J’ai par ailleurs donné des vêtements en « échange » de mon jean à 2 francs et des livres « en échange » de ceux achetés pour 3 francs. Ma chambre est meublée d’un matelas gonflable, que j’avais acheté il y a des années comme lit d’appoint et conservé « au cas où », d’une petite étagère trouvée dans le galetas, du fauteuil acheté par petites annonces et d’une chaise « empruntée » dans le salon. J’avais gardé les rideaux rouges de mon ancienne chambre, qui ont trouvé une place parfaite à la fenêtre et qui y resteront peut-être…

A ce stade, j’ai encore des stocks de papier et bloc-notes, de cosmétiques, de vêtements «plus-que-nécessaire ». J’ai fait réparer mes chaussures chez le cordonnier, elles sont comme neuves et reparties pour des années ! J’ai découvert le charme du cycle ‘don-acquisition’ du seconde-main : donner de la valeur à chaque objet et le voir pour ce qu’il est. Par contre, croyez-le ou non, je continue à perdre et chercher des choses, et trouver que je suis encombrée ! La prochaine étape a pour but de m’alléger encore et repartir d’ici quelques mois, toujours dans la région, pour une expérience de vie à la campagne.

=> Et vous, avez-vous une idée du nombre de vos « possessions » ?

A quoi pourriez-vous renoncer ? Qu’auriez-vous à gagner ou à perdre à avoir moins de choses ?